La France menacée de récession : le résultat d’une crise de confiance

Alors qu'approche l'heure de boucler le budget 2013, le gouvernement doit faire face à une prévision bien encombrante. La Banque de France s'attend à un recul de 0,1% du produit intérieur brut de la France au troisième trimestre 2012, selon ses prévisions publiée ce mercredi. Cela signifierait l'entrée du pays en récession, une première depuis le printemps 2009.
Le PIB de la France doit déjà reculer au deuxième trimestre. Si ses prévisions se réalisent, l'Hexagone, avec deux trimestres consécutifs de repli, replongerait alors officiellement dans une récession.
Le Parlement, réuni en session extraordinaire, a déjà voté fin juillet une loi de finances rectificative du budget 2012 qui prévoit 7,2 milliards d'euros de prélèvements d'impôts supplémentaires et 1,5 milliard d'euros de gel de dépenses. Le gouvernement a lui-même abaissé ses prévisions de croissance début juillet, ramenées à 0,3% pour 2012 et environ 1,2% pour 2013, contre 0,4% et 1,7% espérés auparavant.
« Ça se passe dans les têtes »

Selon les économistes, cette récession est le fruit d'une crise de confiance des entrepreneurs qui n'investissent plus, et une crise de confiance des ménages de moins en moins enclins à consommer, face aux incertitudes des politiques économiques européennes.
Jean-Paul Betbèze, chef économiste et directeur des études économiques au Crédit Agricole, estime qu’entrepreneurs et consommateurs sont inquiets : « Ce qui se passe aujourd’hui, ça se passe dans les têtes. Les entrepreneurs nous disent : 'je suis inquiet sur le futur, j’investis moins' et quand vous voyez ce qui se passe sur les soldes, sur les automobiles, vous voyez bien que les ménages aussi s’inquiètent, consomment moins. Aussi longtemps que vous n’aurez pas de meilleures perspectives sur la façon de régler les problèmes de l’Europe, vous n’arriverez pas à débloquer la situation. Fondamentalement, la façon dont on arrivera à trouver un ajustement avec Bruxelles sera la clé pour tout le monde ».
« Le moteur de la consommation cassé »

Pour Eric Heyer, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), ce ralentissement de la croissance pourrait durer « pendant encore 2-3 trimestres ».
« Vous avez des plans d’austérité qui sont menés partout, donc qui cassent le moteur du commerce extérieur. Et puis le plan d’austérité à l’intérieur du pays casse le moteur de la consommation, estime-t-il. Il est très difficile de dire aujourd’hui quand la croissance va repartir, dans la mesure où les politiques économiques ont décidé de mettre de l’austérité tant que les finances publiques ne seront pas revenues à l’équilibre. Tant que ces politiques économiques seront aussi restrictives, inévitablement il n’y aura pas de croissance en Europe et donc en France ».

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Mao surf biensur mais aussi batterie a ces temps perdus