La faillite menace la Catalogne;Espagne, Catalogne, Artur Mas


Artur Mas, président de la région Catalogne.
Le président de la première région du pays évoque un défaut de paiement d'ici à la fin mai et demande l'aide de l'État.
Un nouveau vent de panique a soufflé ce vendredi en Espagne, considérée de plus en plus comme le prochain candidat à un plan de sauvetage européen. Ce sont surtout les propos alarmants du président de la Catalogne qui ont affolé les marchés. Artur Mas a évoqué un défaut de paiement d'ici à la fin du mois de la première région du pays et appelé l'État central à la rescousse pour financer sa dette. «Peu importe comment on y arrive, mais nous avons besoin de pouvoir effectuer des paiements à la fin du mois. On ne peut pas redresser son économie si on ne peut pas payer ses factures», a-t-il déclaré devant un groupe de journalistes étrangers, selon l'agence Reuters. Réaction immédiate des marchés: l'euro est passé sous le 1,25 dollar et le taux à dix ans de la dette espagnole a grimpé à 6,3 %.

C'est que la Catalogne, qui représente un cinquième de l'économie de la péninsule, cumule 41 milliards d'euros de dette - soit un peu plus de 20 % de son PIB - et doit faire face cette année à un besoin de financement de 13 milliards, avec un déficit public qui atteint - fin 2011 - 3,7 % du PIB. Même si la Communauté autonome a rapidement démenti, par communiqué, le risque de faillite, assurant qu'elle tiendrait ses engagements financiers, le mal est fait et ajoute au climat de défiance sur la solvabilité du pays. L'endettement des régions - 36 milliards d'euros à refinancer cette année - est considéré comme l'une des bombes à retardement de l'Espagne. Dans le cadre de son plan d'assainissement financier, Madrid a imposé aux communautés autonomes de réduire de plus de la moitié leur déficit public à 1,5 % du PIB.15 milliards pour Bankia
Les régions, dont la Catalogne mais aussi Valence, en situation de quasi-banqueroute et qui a dû repousser de plusieurs mois le paiement des factures aux hôpitaux et écoles, plaident pour une mutualisation des dettes régionales. Elles n'arrivent pratiquement plus à se financer sur les marchés financiers et le gouvernement a prévu de fermer la ligne de crédit exceptionnelle qu'il avait ouverte pour payer les fournisseurs. Artur Mas milite pour la mise en place d'obligations espagnoles, sur le mode des euro-obligations qui font tant débat en Europe.

Un malheur n'arrivant jamais seul, la journée de vendredi a vu, sur le front bancaire, la suspension de cotation du titre de Bankia avant la réunion d'un conseil d'administration qui devrait se solder par une demande d'aide de 15 à 20 milliards d'euros. En deux semaines, les besoins de recapitalisation de la quatrième banque du pays auront été multipliés par quatre! La grande inconnue est bel et bien de chiffrer l'ampleur du gouffre bancaire, évalué à plus de 100 milliards d'euros. Le résultat des deux audits indépendant actuellement menés risque d'arriver trop tard…

Par Anne Cheyvialle
Mis à jour le 25/05/2012 à 23:26 | publié le 25/05/2012 à 19:47 Réactions (148)

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Mao surf biensur mais aussi batterie a ces temps perdus