Les promesses d Hollande inquiètent le patronat

Les promesses d'Hollande inquiètent le patronat 
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    Par Marc LandréMis à jour  | publié  Réactions (65)
    Laurence Parisot au siège du Medef, mardi à Paris.
    Laurence Parisot au siège du Medef, mardi à Paris. Crédits photo : ERIC PIERMONT/AFP

    Laurence Parisot, la présidente du Medef, juge insupportable les 27 milliards d'euros de charges supplémentaires à l'étude et met en garde contre un coup de pouce au smic trop généreux.

    Le «Parisot nouveau» est arrivé! Lors de sa conférence de presse mensuelle, la première depuis l'élection de François Hollande, la présidente du Medefs'est livrée mardi à une charge subtile mais très claire contre le nouveau président. Bien qu'elle ne soit «pas rentrée dans le vif des sujets» lors de sesrencontres avec Michel Sapin ou Arnaud Montebourg, la patronne des patrons a prévenu que «l'exigence de discipline budgétaire» ne doit pas être abandonnée. «La croissance est un objectif, une priorité, a-t-elle indiqué. Ce n'est pas une hypothèse, elle ne se décrète pas.»
    Pour la présidente du Medef, la France décrochera si le chef de l'État met en œuvre son programme de campagne. «Nous sommes inquiets et surveillerons de près l'évolution de la fiscalité», a prévenu Laurence Parisotqui estime à 27 milliards d'euros le supplément de charges sociales et fiscales à venir pour les employeurs. «Je ne vois pas comment on améliorera le taux de marge des entreprises avec une telle hausse des prélèvements», s'est-elle alarmée.

    Réserves sur le retour partiel à la retraite à 60 ans

    Or, le taux de marge a reculé de 1,5 point en deux ans en France, à 28,6 %, alors qu'il s'est maintenu à 40 % en Allemagne. «Le taux de marge est la clé de tout, a-t-elle rappelé: des investissements, des créations d'emploi, de l'innovation, du pouvoir d'achat…» Pas question donc de procéder cet été à un coup de pouce au smic «trop généreux» afin de ne pas nuire un peu plus à «la compétitivité des entreprises» et du site France.
    La présidente du Medef a également émis les plus grandes réserves sur le projet de décret en préparation de retour partiel à la retraite à 60 ans. «C'était un point important du programme de François Hollande, il a été élu, bien», a-t-elle pris acte, laconiquement. Outre des précisions sur les modalités de la mesure (les annuités retenues seront-elles cotisées ou validées?), Laurence Parisot s'est de surcroît interrogée sur le sort… des fonctionnaires. «Seront-ils concernés?, a-t-elle demandé. Si oui, cela n'a jamais été chiffré et devrait l'être.»

    Une nouvelle réforme du marché du travail

    La patronne des patrons a également fustigé l'impact financier d'un retour partiel à la retraite à 60 ans sur les régimes complémentaires: 2 milliards d'euros par an à partir de 2017, en plus des 5 attendus pour le seul régime général. «C'est un ordre de grandeur considérable qui pourrait annihiler les effets de la réforme de 2010, a-t-elle remarqué. L'Agirc(cadres) n'a plus les moyens de se financer à partir de 2014, et nous n'accepterons pas de hausse de cotisation en plus du 0,1 point annoncé par an pour le régime général.»
    Si Laurence Parisot n'a enfin «pas de divergence sur la méthode» retenue pour la conférence économique et sociale de juillet - une sorte de «Grenelle» moderne avec des chantiers et un suivi régulier -, elle a tenu à en fixer les priorités pour le patronat: une réforme du marché du travail pour renforcer «l'employabilité compétitive» (nouveau concept medefien qui veut dire flexisécurité), le financement de la protection sociale (questions de santé incluses), la modernisation du dialogue social ainsi que la qualité de vie au travail.

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Mao surf biensur mais aussi batterie a ces temps perdus