Combien de plans sociaux sont en préparation?



Il est difficile de donner un nombre exact. Mais ils s'annoncent très nombreux. Depuis l'élection présidentielle, plusieurs entreprises ont déjà fait des annonces, comme très récemment Conforama, HP, Jet-Aviation ou encore TUI France. Avant elles, ArcelorMittal, Petroplus, Fralib, et toutes les grandes banques françaises (BNP, Société Généralen Crédit Agricole, BPCE) étaient venus allonger la liste des plans sociaux.

Cette vague risque de ne pas s'arrêter là. Air France, Areva, la Fnac, la SNCM ou encore PSA ne cachent pas leur intention de tailler dans leurs effectifs. Et on ne compte plus le nombre de grands groupes faisant l'objet de rumeurs en ce sens: chez Carrefour les syndicats redoutent 3000 à 5000 suppressions de postes, tout comme chez SFR et chez Bouygues, où l'on craint que l'arrivée de Free ne se traduise par une importante casse sociale.

>>> L'après-présidentielle menacée par les plans sociaux

Que peut faire le gouvernement ?
La question agite toute la classe politique de droite, comme de gauche : Hollande a-t-il les moyens de faire mieux que Sarkozy sur le front de l'emploi? Bien entendu, il est encore trop tôt pour se faire une opinion. Lors de la campagne présidentielle, François Hollande avait déclaré qu'il ne laisserait "pas faire ce cortège de plans sociaux qui auraient été différés et il y aura des responsabilités à prendre au sommet des entreprises". Le problème c'est que ses moyens d'actions sont très limités en cette période de disette budgétaire. Et en dehors des entreprises où l'Etat est majoritaire, comme chez Areva par exemple, le gouvernement n'a guère de moyens de pression.

>>> Plans sociaux: Hollande peut-il faire mieux que Sarkozy?

Pour l'heure, il a dans ses cartons un projet de loi prévoyant l'interdiction de fermeture de site lorsque des repreneurs se manifestent. Un projet intéressant, mais qui ne règlera pas la question de toutes les fermetures d'usines sans repreneur (actuellement Arcelor Mittal, Petroplus, General Motors ou encore Rio Tinto). Pendant la campagne, François Hollande évoquait également l'augmentation du coût des licenciements collectifs dans les entreprises qui versent des dividendes à leurs actionnaires. Et cette semaine Benoit Hamon promettait d'avantage d'instruments pour protéger les salariés face aux plans sociaux. Pas de quoi là encore inverser la tendance.

Reste la négociation au cas par cas. "La bataille n'est pas perdue d'avance. Nous allons ouvrir des discussions tous azimuts avec les dirigeants des entreprises qui menacent de fermer les portes de certains de leurs sites en France, des discussions fermes, aux côtés des salariés", déclarait récemment Arnaud Montebourg, tout juste nommé au ministère du redressement productif. Ce vendredi, le ministre s'est rendu sur le terrain. Il a annoncé que les discussions allaient repartir entre Fralib et Unilever. Quelques jours avant il admettait aussi : "nous encaisserons certainement des échecs"...

Qu'en pensent les syndicats ?
Pour les syndicats, il est urgent que le gouvernement réagisse. Le PCF notamment a demandé jeudi un moratoire sur les licenciements collectifs d'ici à juillet, le temps qu'une nouvelle Assemblée nationale soit constituée. Réponse du Premier ministre Jean-Marc Ayrault: nous allons "mettre en oeuvre la politique de redressement productif dont notre pays a le plus urgent besoin".

A leur manière, les syndicats semblent finalement être aussi démunis que les politiques. Même la proposition d'interdire les licenciements boursiers ne semble plus susciter autant d'enthousiasme. Il faut dire qu'avec un chômage à 10%, une croissance en berne, et l'immensité de la crise européenne, il est difficile d'imaginer des jours meilleurs. "La marge de manoeuvre du gouvernement dépendra de la politique menée au niveau de l'Europe. Sans de fortes mesures prises sur le terrain de la croissance, on n'y arrivera pas", concédait d'ailleurs récemment Jean-Claude Mailly.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Mao surf biensur mais aussi batterie a ces temps perdus