Hollande sur TF1: ce qu'il faut retenir de l'interview du chef de l'Etat


Agenda, budget 2013, réduction des déficits, relations avec le Premier ministre...: retrouvez les principales déclarations et annonces du chef de l'Etat ce dimanche soir sur TF1.


Ce dimanche soir sur TF1, François Hollande a tenté de répondre aux inquiétudes des Français en fixant "le cap et le rythme" de son quinquennat, après quatre mois passés à l'Elysée.

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Rythme des réformes
François Hollande a annoncé dimanche soir sur TF1 qu'il allait "fixer un agenda du redressement" de la France en deux ans. "Je dois fixer le cap et le rythme", a déclaré le chef de l'Etat, confront à "un chômage élevé, une compétitivité dégradée, des déficits considérables, un endettement historique".

"Deux ans pour à la fois mettre en oeuvre une politique pour l'emploi, pour la compétitivité et le redressement des comptes publics", a résumé M. Hollande. Détaillant d'abord ses mesures pour l'emploi, il a enchaîné: "vous me dites : il faut accélérer. J'accélère".

Budget 2013
Le président a demandé au gouvernement d'établir le projet de loi de finances 2013 en fonction d'une prévision de croissance "réaliste", à savoir "sans doute 0,8%".

"Je ne veux pas que l'on puisse imaginer que l'Etat prépare son budget avec des hypothèses qui se révéleraient fausses", a souligné le chef de l'Etat.

Le maître mot de ce budget, a prévenu François Hollande, sera la "stabilité". "Nous ne dépenserons pas un euro de plus en 2013 qu'en 2012. Pas un euro de plus. Et deuxièmement, il y aura une stabilité des effectifs de la fonction publique. Les emplois qui seront créés dans l'éducation seront forcément compensés ailleurs", a déclaré le chef de l'Etat.

Réduction des déficits
François Hollande a confirmé qu'il fallait à la France trouver 30 milliards pour boucler le budget. Outre 10 milliards d'économies que l'Etat doit trouver, les impôts augmenteront l'an prochain de 10 milliards d'euros pour les ménages et de 10 milliards d'euros pour les entreprises.

"On va demander 10 milliards d'euros aux ménages, aux plus favorisés notamment", a déclaré M. Hollande qui a décidé notamment d'une hausse d'impôts quasi-généralisée pour les ménages via un gel du barème de l'impôt sur le revenu, d'une taxe exceptionnelle sur la part des revenus dépassant un million d'euros, et de l'alignement de la taxation des revenus du capital sur celle des revenus du travail.

"On va demander dix milliards d'euros aux ménages, notamment aux plus favorisés, aux revenus du capital", qui seront taxés comme ceux du travail, "avec un taux marginal de 45% pour les revenus de plus de 150.000 euros par parts".

Une hausse de la CSG pourra "faire partie" de la discussion sur la réforme du financement de la protection sociale, mais d'autres sources de revenus seront étudiées, "y compris les financements écologiques", a annoncé dimanche François Hollande sur TF1.

"Tout sera décidé d'ici la fin de l'année" et "mis en oeuvre" en 2013, a ajouté le président de la République.

Taxation à 75%
Le président français François Hollande a affirmé dimanche sur TF1 qu'il n'y aurait "pas d'exception" pour les sportifs ou les artistes pour les rémunérations de plus d'un million d'euros soumises à une taxation à 75%, ajoutant que cette disposition serait temporaire, pendant deux ans.

"Etre Français, c'est recevoir et donner à son pays, c'est ça le patriotisme, chacun doit prendre sa part", a-t-il expliqué.

Heures supplémentaires

Les exonérations de cotisations sociales seront maintenues dans les entreprises de moins de 20 salariés, les exonérations dans les entreprises de plus grande taille ayant été supprimées au 1er août.

"Les exonérations de cotisations sociales pour les heures supplémentaires demeureront dans les entreprises de moins de 20 salariés", a déclaré le président sur TF1, ajoutant que "les heures supplémentaires demeureront. Elles seront toujours payées davantage que les heures normales. Rien n'a été mis en cause".

Accord sur la sécurisation de l'emploi
Le gouvernement a lancé vendredi la négociation sur la sécurisation de l'emploi, dont l'ambition est de déboucher sur une réforme en profondeur du marché du travail. But affiché, selon François Hollande: atteindre un "équilibre gagnant-gagnant" entre protection des salariés et souplesse laissée aux entreprises.

"C'est une réforme considérable (...) Mais je fixe une limite. A la fin de l'année, les partenaires sociaux peuvent trouver ce compromis historique: protéger mieux les salariés, permettre aux entreprises d'être d'une certaine façon elles aussi protégées (...) Mais si les partenaires sociaux ne le trouvent pas, alors l'Etat prendra ses responsabilités", a déclaré le président.

Relations avec le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et cohésion du gouvernement
Quatre mois après son etrée en fonction, François Hollande a pris soin de redéfinir les roles entre lui et son Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

"Moi, j'ai ma responsabilité. Je dois fixer le cap (...) et donner le rythme et les étapes (...) Je resterai ce que je suis. J'ai demandé une présidence qui soit exemplaire, simple, proche mais en même temps, je suis pour une présidence d'action et de mouvement", a lancé le chef de l'Etat.

"Le Premier ministre, fort de cet agenda, de cette étape qui doit être franchie, de ce cap que je (fixe) (...) il anime, coordonne et met en oeuvre", a-t-il dit.

"Vous savez, Jean-Marc Ayrault, c'est un homme sérieux, c'est un homme respectueux, c'est un homme avec lequel j'ai toujours travaillé en bonne intelligence. C'est tellement agréable. Vous savez, moi, je n'ai jamais considéré que le Premier ministre devait être un collaborateur ou un obligé", a ajouté M. Hollande dans une allusion au qualificatif de "collaborateur" utilisé par Nicolas Sarkozy pour évoquer François Fillon au début du précédent quinquennat.

"J'ai besoin d'une équipe, il l'anime. Mais en même temps, je ne me détourne pas de ma propre responsabilité, je ne me défausse pas sur le Premier ministre, je suis en première ligne et je m'expliquerai devant les Français régulièrement", a-t-il insisté.

Concernant les couacs entre différents ministres, François Hollande a rappelé que seuls cinq ministres avaient une expérience ministérielle antérieure. "Maintenant, les ajustements, c'est fini", a-t-il prévenu.

La demande de naturalisation de Bernard Arnault en Belgique
François Hollande a commenté la décision du patron de LVMH, Bernard Arnault, de demander la nationalité belge.

"Il aurait dû bien mesurer ce que signifie demander une autre nationalité parce que nous sommes fiers d'être Français", a déclaré François Hollande sur TF1. "Beaucoup de Français ont pensé qu'il abandonnait cette nationalité. Il vient de faire la correction qui s'imposait", a-t-il poursuivi.

"Il faut appeler au patriotisme dans cette période, quand on demande un effort, quand on demande un redressement, ce que je fais", a-t-il ajouté.

"Je note que Bernard Arnault a dit lui-même qu'il prendrait sa part, qu'il donnerait sa contribution: ce n'est pas la mesure des 75% qui est en cause, et ceux qui ont voulu en faire une polémique en sont pour leur frais", a déclaré le chef de l'Etat.

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Mao surf biensur mais aussi batterie a ces temps perdus