Médicaments frelatés: un fléau qui menace les progrès de la médecine
Des médicaments de mauvaise qualité compromettent des décennies de progrès dans la lutte contre le sida, le paludisme, la tuberculose.Cristina Pedrazzini/Getty Images
Des spécialistes de médecine tropicales viennent de lancer une alerte contre les faux médicaments ou ceux de mauvaise qualité qui sont de plus en plus répandus notamment en Afrique. Dans l’American Journal of Tropical Medecine and Hygiene, ils pointent une menace grave qui pourrait compromettre des décennies de progrès contre les grandes maladies qui affectent l’homme.
Sida, tuberculose, paludisme : trois maladies qui focalisent plus que jamais les efforts des organisations internationales et de plusieurs fondations. Mais selon une étude menée par des chercheurs américains, toute cette offensive risque d’être fortement bridée par la multiplication sur le marché de mauvais médicaments.
Jusqu’à 41 % de produits non conformes
Une question jugée cruciale au point que l’American Journal of Tropical Medecine and Hygieney consacre un numéro spécial cette semaine, commandité notamment par la fondation Gates. Différents des contrefaçons qui ne contiennent aucune des substances actives attendues (une activité criminelle qui rapporterait quelque 70 milliards de dollars par an), les mauvais médicaments sont constitués, eux, de produits mal dosés, soit en moins, soit en trop.
Sur les 17 000 échantillons testés au cours de 17 études, les chercheurs américains ont trouvé jusqu’à 41 % des produits qui se sont ainsi révélés non conformes aux normes requises. Avec des conséquences souvent dramatiques comme le montre une de ces études portant sur la découverte d’un faux médicament antipaludéen et d’un autre de mauvaise qualité.
Selon les chercheurs, ces deux traitements non conformes contre le paludisme ont provoqué la mort de 122 350 enfants africains de moins de cinq ans pour la seule année 2013. Un chiffre effarant si on le compare aux données de l’Organisation mondiale de la santé qui rapporte le nombre de 453 000 décès dus au paludisme en 2013 dans cette même tranche d’âge.
Faute de cadre international
D’autres travaux ont également permis de mettre au jour des antibiotiques de piètre qualité, des traitements qui risquent encore d’accroître la résistance microbienne, un phénomène qui représente déjà un casse-tête notamment dans la prise en charge de la tuberculose.
Ces trafics aux conséquences trop souvent mortelles sont connus et dénoncés depuis des années. Mais ils prospèrent faute de cadre international pour coordonner et renforcer la lutte contre ce phénomène qui prend des allures de pandémie. Pour y parvenir, plusieurs des spécialistes auteurs de ces études préconisent la mise en œuvre de politiques nationales plus strictes en même temps qu’une coordination plus large.
« Aujourd'hui, le marché global des médicaments rend difficile de discerner les productions nationales et étrangères ce qui montre le besoin d'un mécanisme mondial de contrôle de qualité des produits pharmaceutiques pour empêcher des malades d'être traités avec des médicaments falsifiés », explique l'ancienne directrice de la Food and DrugAdministration (FDA), l'agence américaine des médicaments, la Dre Margaret Hamburg.
Criminalité pharmaceutique
Cette criminalité pharmaceutique « est répandue et sous-estimée, surtout dans les pays pauvres et à revenus intermédiaires où les systèmes de réglementation sont faibles ou inexistants », déplore Jim Herrington, directeur de la faculté de santé publique de l’université de Caroline du Nord. Mais de nouvelles technologies plus accessibles apparaissent sur les paillasses des laboratoires qui donnent des résultats encourageants dans quatre des 17 études publiées dans l’American Journal of Tropical Medecine and Hygiene.
Un exemple parmi d’autres cités par les chercheurs : des tests par coloration sur de simples buvards, efficaces, bon marché et aisément transportables, ont ainsi permis de détecter des médicaments de très mauvaise qualité prétendant à tort soigner le paludisme. Plus élaborées, les techniques de fluorescence et de luminescence sont à même de déterminer la composition d’un médicament avec une plus grande précision.
Une question jugée cruciale au point que l’American Journal of Tropical Medecine and Hygieney consacre un numéro spécial cette semaine, commandité notamment par la fondation Gates. Différents des contrefaçons qui ne contiennent aucune des substances actives attendues (une activité criminelle qui rapporterait quelque 70 milliards de dollars par an), les mauvais médicaments sont constitués, eux, de produits mal dosés, soit en moins, soit en trop.
Sur les 17 000 échantillons testés au cours de 17 études, les chercheurs américains ont trouvé jusqu’à 41 % des produits qui se sont ainsi révélés non conformes aux normes requises. Avec des conséquences souvent dramatiques comme le montre une de ces études portant sur la découverte d’un faux médicament antipaludéen et d’un autre de mauvaise qualité.
Selon les chercheurs, ces deux traitements non conformes contre le paludisme ont provoqué la mort de 122 350 enfants africains de moins de cinq ans pour la seule année 2013. Un chiffre effarant si on le compare aux données de l’Organisation mondiale de la santé qui rapporte le nombre de 453 000 décès dus au paludisme en 2013 dans cette même tranche d’âge.
Faute de cadre international
D’autres travaux ont également permis de mettre au jour des antibiotiques de piètre qualité, des traitements qui risquent encore d’accroître la résistance microbienne, un phénomène qui représente déjà un casse-tête notamment dans la prise en charge de la tuberculose.
Ces trafics aux conséquences trop souvent mortelles sont connus et dénoncés depuis des années. Mais ils prospèrent faute de cadre international pour coordonner et renforcer la lutte contre ce phénomène qui prend des allures de pandémie. Pour y parvenir, plusieurs des spécialistes auteurs de ces études préconisent la mise en œuvre de politiques nationales plus strictes en même temps qu’une coordination plus large.
« Aujourd'hui, le marché global des médicaments rend difficile de discerner les productions nationales et étrangères ce qui montre le besoin d'un mécanisme mondial de contrôle de qualité des produits pharmaceutiques pour empêcher des malades d'être traités avec des médicaments falsifiés », explique l'ancienne directrice de la Food and Drug
Criminalité pharmaceutique
Cette criminalité pharmaceutique « est répandue et sous-estimée, surtout dans les pays pauvres et à revenus intermédiaires où les systèmes de réglementation sont faibles ou inexistants », déplore Jim Herrington, directeur de la faculté de santé publique de l’université de Caroline du Nord. Mais de nouvelles technologies plus accessibles apparaissent sur les paillasses des laboratoires qui donnent des résultats encourageants dans quatre des 17 études publiées dans l’American Journal of Tropical Medecine and Hygiene.
Un exemple parmi d’autres cités par les chercheurs : des tests par coloration sur de simples buvards, efficaces, bon marché et aisément transportables, ont ainsi permis de détecter des médicaments de très mauvaise qualité prétendant à tort soigner le paludisme. Plus élaborées, les techniques de fluorescence et de luminescence sont à même de déterminer la composition d’un médicament avec une plus grande précision.
Jusqu’ici, les trafiquants ont conservé une bonne longueur d’avance surtout dans les pays où la législation présente des failles. De plus, la vente sur Internet a encore élargi pour les réseaux criminels, les possibilités de diffusion de ces produits dangereux qui peuvent représenter jusqu’à 30 % du marché. Un défi qui souligne d’autant plus la nécessaire coopération entre toutes les parties concernées pour enfin mettre sur pied un système mondial de contrôle de la qualité.
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