Les détecteurs de fumée obligatoires avant le 8 mars
Le
8 mars au plus tard, tous les lieux d’habitation devront être équipés d’un
détecteur de fumée. Depuis l’automne, tous les points de vente voient leurs
stocks s’écouler bien plus vite que d’ordinaire. Et prenez garde : la pénurie
est fortement redoutée !
« S’il vous plaît, vous me conseilleriez plutôt quel modèle ? »
Pour peu qu’elle soit présente dans les parages, la vendeuse de cette grande
surface arrageoise spécialisée dans le bricolage est quasi systématiquement
sollicitée. « Dans les trois quarts des cas, ils ont une
question à poser. »
Arrivée au
rayon électricité il y a cinq ans, l’employée n’a jamais autant renseigné les
clients sur la quinzaine de modèles de détecteurs de fumée proposés, et qui
partent de plus en plus vite. « Cette large gamme a toujours
existé telle quelle. Pas plus de modèles. Mais avant, les ventes étaient très
rares, à peine en hausse l’hiver. Ce ne fait que deux ans qu’on commence à
avoir davantage d’acheteurs. C’est peut-être lié à la prévention sur laquelle
les médias mettent davantage l’accent. »
Toujours
est-il que l’enseigne n’a pas attendu l’entrée en vigueur prochaine (le 8 mars)
de la loi Morange (de 2010) pour mettre ces produits-là bien en valeur de
manière épisodique. Et depuis octobre, on tombe sur des détecteurs un partout
dans le magasin : aux rayons électricité et chauffage, mais aussi à proximité
des caisses, dans l’allée centrale et sur plusieurs têtes de gondole.
« On prévoit de très gros stocks, on compte en milliers de produits »
Les prix
varient de 5,90 € à 29,90 €. La pile du modèle le moins cher dure un an,
l’autre dix ans. Un client tique un peu : « Comment est certain que
l’article ne va pas lâcher avant les dix ans ? » Il préférera
s’orienter sur un produit d’une dizaine d’euros, garanti cinq ans avec la pile
à remplacer tous les ans. « Plus rassurant. »
D’autant que le budget peut grimper assez vite si l’habitation est grande. « La loi impose l’installation d’un détecteur par niveau. Et si l’on
veut vraiment bien s’équiper, on peut en installer aussi dans les chambres.
»
Dans un
hypermarché non spécialisé, là aussi la clientèle a soif de conseils et
d’informations. « On dénombre une cinquantaine de ventes par
jour en ce moment. À la fin du mois, une nouvelle opération commerciale sera
lancée, et l’on prévoit de très gros stocks, on compte en milliers de produits.
»
Prévoyante,
l’enseigne l’est. « Oui, mais il y aura quand même
pénurie avant la date butoir. Les fabricants ne peuvent pas suivre quand tout
le monde s’y prend à la dernière minute ! » Alors,
qu’attendez-vous ?
De l’aide pour installer ? Gare aux
démarcheurs
Des chauffagistes du secteur reçoivent des demandes d’installation de
détecteur. Mais ils n’assurent pas ces prestations. Alors qui sont ces
professionnels derrière les attestations reçues par les assurances ? « Des sociétés souvent basées en région parisienne, qui envoient
sans doute des agents en province », témoigne un assureur. Un
autre nous présente un exemple : le document est certifié par une entreprise du
Loiret, comportant pour adresse... une boîte postale.
La préfecture met en garde
Des démarcheurs à domicile peu scrupuleux n’hésitent pas à s’engouffrer
dans la brèche, et à installer du matériel non conforme. La préfecture du
Pas-de-Calais met en garde, elle aussi : « Le professionnel doit vous
remettre un contrat, vous laisser un délai de rétractation de 14 jours et ne
percevoir aucune contrepartie financière pendant 7 jours. »
Cherchez
d’autres solutions. Certaines sociétés d’assurance proposent par exemple des
prestations : remises sur l’achat d’un détecteur, ou sur son installation...
Renseignez-vous auprès de la votre.
Détecteurs : qui achète quoi ?
Qui doit acheter l’appareil ?
L’achat du détecteur doit être pris en charge par le propriétaire du
logement, qui soit le fournit à son locataire, soit lui rembourse l’achat. Dans
tous les cas, c’est au locataire (d’un logement privé) d’installer l’appareil.
Modèles repérés pour vous
- Tous
conformes ?- Les modèles aperçus en magasin
correspondaient bien tous à la norme européenne NF EN 14604.
-
Grande maison ?- Il existe un duo de détecteurs
interconnectables, conçu pour les habitations à deux niveaux, et de grande
superficie. Quand l’appareil sonne au rez-de-chaussée, celui placé à l’étage
aussi. Le produit coûte forcément plus cher : 60 à 70 €.
- Un
bouton « pause ».- Certains modèles ont cette option.
Pratique pour les endroits sujets aux fausses alarmes. Bien sûr, l’idéal reste
d’éloigner le détecteur d’une cuisine ou une cheminée.
-
Modèles pour les malentendants.- Ils
envoient des alertes sous forme de faisceaux lumineux ou d’alarmes vibrantes,
de sons à basse fréquence (500 hertz au lieu de 3 000 ou 4 000 pour un produit
habituel)... Mais leur coût est très élevé : pas moins de 120 €, les plus
sophistiqués dépassent même sur la Toile les 400 € ! « Des prix scandaleux, discriminatoires, estime le
laboratoire d’audiologie Renard, à Arras, qui comme tous ses concurrents, peut
satisfaire les demandes en boutique, sur commande.
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